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Accompagnement psychologique et spirituel

Accompagnement psychologique et spirituel

Denis Tardif, B.A. spécialisé et Maîtrise en psychologie


VIVRE LIBÉRÉ

Publié par Diaphane sur 5 Février 2018, 17:10pm

VIVRE LIBÉRÉ

 LES DÉBATS INUTILES

Il nous semble que tous les enseignements spirituels sont des panneaux indicateurs. À l'instar du proverbe chinois, c'est comme un doigt qui montre la lune, il ne sert à rien de construire une pratique autour du doigt en pensant qu’avec le temps nous finirons par voir la lune.  La voie spirituelle comporte des pièges dans lesquels nous tombons tous. Nous commençons par nous identifier à une forme particulière de pratique quelle soit reliée à une religion, à des croyances de toutes sortes provenant d’une tradition quelconque ou à un mélange de tout cela à l'époque du Nouvel Âge qui nous donne des religions à la carte.  

«Moi, je suis bouddhiste, mais de quelle tradition ? Boudhiste Zen parce qu’il est supérieur aux autres tendances. L’autre pratiquant n’est évidemment pas d’accord car il pratique le bouddhiste tibétain.» 

Cet exemple s’applique à toutes les confessions religieuses, toutes les doctrines spirituelles, toutes les sectes, et voilà l’obstacle par excellence sur la route de chacun. C’est la division, la comparaison et delà, l’Ego qui s’infiltre sournoisement. Nous devenons investis d’une image de qui nous sommes, et puisque nous sommes dans le monde de la consommation nous pouvons magasiner allègrement une autre croyance en pensant qu’elle est meilleure. Nous qualifions les croyances en bonnes ou mauvaises. Nous sommes alors toujours identifiés à la forme en imaginant y trouver le sans forme. 

 

L'image de soi

L’image de qui nous sommes (une forme temporaire conditionnée physiquement, socialement, culturellement et moralement) se reforme automatiquement, le mental a horreur du vide. Nous aimons nous comparer aux autres, ce stratagème parfois subtil se situe à la frontière du subconscient. Nous pensons en termes de dualité, «je ne suis pas aussi bien que telle autre ou bien je suis plus spirituel, je pratique depuis longtemps, ma tradition est supérieure aux autres ». Lorsque l’on vit selon une image (image de l’Ego en tant qu’être spirituel), alors on doit nier des choses qui surviennent en nous, on doit les repousser que ce soit la colère ou d’autres pensées qui ne conviennent pas avec cette auréole de sainteté auto-consacrée. La mauvaise nouvelle, c’est que les émotions et les pensées humaines que l’on qualifie de négatives continuent d’accumuler de l’énergie comme une bouilloire, notre attention compulsive pour les réprimer, le déni et tous les autres mécanismes de défense inconscient  vont simplement rigidifier et cristalliser la personnalité (masque). 
Ce processus est bien connu et documenté dans le domaine de la psychologie. Beaucoup d’effort pour repousser ce qui ne convient pas à notre image, jusqu’à ce que l’inconscient émerge à nouveau emportant avec lui ce petit ego minuscule à la dérive (dépression, sautes d’humeur, problèmes d’adaptation etc). Et voilà la question de Shakespeare: «To be or not to be». Au-delà des différences et de la spécificité unique de chaque individu, quel est l’essence même qui nous unit tous? 
 

 

L'attachement

Pour Krisnamurti, nous sommes les choses que nous possédons, nous sommes ce à quoi nous tenons. Il n’y a aucune noblesse dans l’attachement. L’attachement au savoir ne diffère en rien de toute autre forme de dépendance agréable. Dans l’attachement, le moi s’absorbe en lui-même, que ce soit au niveau le plus bas ou le plus élevé. L’attachement est l’illusion du moi, une tentative pour fuir le vide derrière la façade du moi. Les choses auxquelles nous sommes attachés – biens, personnes, idées – deviennent de la plus haute importance, car, privé des multiples choses qui comblent sa vacuité, le moi n’existe pas. La peur de n’être rien incite à posséder, et la peur engendre l’illusion, l’asservissement aux conclusions. Les conclusions qu’elles soient  matérielles, idéologiques ou religieuses, font obstacle à l’épanouissement de l’intelligence, à cette liberté sans laquelle la réalité ne peut pas se faire jour; et sans cette liberté, l’habileté passe pour de l’intelligence. Les voies de l’habileté et de la manipulation pour la plupart du temps inconscientes sont toujours complexes et destructrices car nous sommes ainsi des marionnettes au service de cet Ego.  C’est cette habileté, protectrice du moi, qui conduit à l’attachement; et lorsque l’attachement cause la souffrance, c’est cette même habileté qui recherche le détachement et jouit de l’orgueil et de la vanité de la renonciation. La compréhension des voies de l’habileté, des voies de l’ego, est le commencement de l’intelligence.


Tout attachement nous empêche d’évoluer. Vivre, c’est apprendre à mourir à chaque instant pour aller à la rencontre et accueillir ce qui est là, c’est en ce sens que la mort devient vitale. 
 

Si tout le monde a droit de s'exprimer, qui écoute ? (Les rencontres prévisibles)

Dernièrement, en allant retrouver un ami ; je me suis dit mais de toute façons, je sais très bien ce qu’il va me dire sur un sujet en particulier. Cette personne devient tellement prévisible, faisant appel aux mêmes concepts connus avec lesquels elle se sent en confiance et sécure. Alors où est la relation authentique, cette rencontre créatrice et inédite.  Comme la physique quantique est à la mode, par analogie, la rencontre est comme un saut quantique puisque nous sortons du connu. Si nous ne sommes pas conscient de la motivation cachée derrière une rencontre alors ce n’est pas une véritable rencontre, c’est finalement une manœuvre pour se valoriser, être validé dans ce que l’on dit, rassuré sur nos propos, un désir d’être reconnu (orgueil spirituel) et finalement pour comprendre que ce besoin fondamental d’être aimé que l’on cherche à combler à l’extérieur de nous par des sparages dignes du paon ne nous conduit qu’au manque fondamental d’être séparé de la Source qui coule en nous.

 

La rencontre véritable

Prendre le risque d’être unique pour entrer dans le partage, une rencontre sans attente lorsque chacun est dans sa vérité, c’est alors que l’amour, le respect, la bienveillance, la permissivité d’exister se crée à la frontière d’entité n’existant qu’à un seul exemplaire. Dans cet espace à l’apparence vide se trouve l’Unité, et l’émergence d’une possible transformation vers un éveil spirituel ressenti profondément dans l’être. 

Je finis avec ce beau paradoxe et prenez le temps d’y réfléchir de toute votre être : Nous sommes à 100% conditionnés, (vos pensées sont des citations, vos émotions des imitations et vos actions des caricatures, Swami Prajnanpad) et en même temps 100% libre.     
 

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